Ornicar est un big band français que j'ai eu l'honneur de diriger pendant toute son existence de 1980 à 1995. Nous avons enregistré 4 CD de musique originale et nous nous sommes produits dans la quasi-totalité des festivals français. Mais même si cette épopée collective m'apporta quelques-unes de mes plus belles émotions musicales et d'amitié, nous n'avons que très peu approché le milieu de la danse.
Ce n'est que quelques temps après le dernier concert d'Ornicar que j'ai eu la révélation du Lindy Hop, au sein du Tuxedo big band de Paul Chéron où j'officiais comme trompettiste. Tuxedo avait en effet été sollicité pour faire danser des lindy hoppers fanatiques jusqu'à l'aube, comme à l'époque du Savoy Ballroom à Harlem. La découverte de cette danse, pour moi qui avait passé ma jeunesse à écrire de la musique sans jamais m'aventurer sur une piste, fut comme la révélation d'une personne chère dont on avait toujours ignoré l'existence.
Le Lindy Hop et le Jazz que j'aime sont les deux moitiés d'un même ensemble, construit à Harlem dans les années 30 : la même complémentarité entre les règles et l'improvisation, les premières n'étant là que pour mieux stimuler la deuxième. Le Jazz est la danse de l'âme et le Lindy Hop est le Jazz du corps.
N'y tenant plus, je décidai de conjurer le ridicule et je m'inscrivis au "144 Dance Avenue", au cours de Véronique et Bruno David dont la passion du Lindy Hop eut la force de déterrer en moi le danseur frustré qui se cachait derrière le musicien. Ce sont eux qui m'apprirent que certains morceaux de Feu Ornicar étaient taillés pour le Lindy, même si je l'ignorais lorsque je les avais écrits dix ans plus tôt.
Ce disque est dédié à tous les amoureux du Lindy Hop, à Ornicar, à Tuxedo et au 144 Dance Avenue.
Ornicar is a French big band which I had the honor of leading during its entire existence from 1980 to 1995. We recorded 4 CDs of original music and we performed in nearly all the French festivals. But even though this collective adventure provided me with wonderful musical experiences and friendship, we did not get very involved in dance.
It was only shortly after the last Ornicar concert that I discovered Lindy Hop, while in Paul Chéron's Tuxedo big band where I played the trumpet. Tuxedo had been requested to help fanatic Lindy hoppers dance until dawn, like at the time of the Savoy Ballroom in Harlem. The discovery of this dance, for me who had spent my youth writing music without even venturing on a dance floor, was like finding a wonderful friend whom one didn't know existed.
Lindy Hop and the Jazz that I like are two halves of a whole, developed in Harlem in the 30's: the same complementarity between rules and improvisation, the first being there only to better stimulate the second. Jazz is the dance of the soul and Lindy Hop is the Jazz of the body.
Not being able to hold back any longer, I decided to dare to be ridiculous and signed up at "144 Dance Avenue", in the class of Véronique and Bruno David, whose passion for Lindy Hop was strong enough to unearth in me the frustrated dancer hiding behind the musician. They taught me that some of the pieces from the late Ornicar were made for the Lindy, even though I didn't know that when I had written them ten years earlier.
This disk is dedicated to all Lindy Hop lovers, to Ornicar, to Tuxedo and to 144 Dance Avenue.